Changement d'ambiance : plus populaire, et de proportions : des places immenses (on arrive par Tian Anmen, la plus grande place du monde : 40 ha), la route de la Paix Eternelle à 6 voies pour la circulation ; Cependant, les déplacements sont plus musclés ; si les structures (bus, métro, taxis, réseau routier) sont bien organisées, la conduite des uns et des autres est beaucoup moins fair play qu'au Japon et en faisant la queue dans le métro, il faut souvent mettre la main sur l'épaule des resquilleurs pour leur rappeler où se trouve leur place dans la file. Côté route, les embouteillages sont nombreux aux heures de pointe et les bus se plaisent souvent à bloquer les voies de circulation sans chercher la meilleure solution...
Un des gros paradoxes dans les transports en commun est que même s'il faut parfois forcer le passage pour rentrer la poussette, les chinois sont les premiers à nous proposer une place assise pour les enfants et veillent à celles de leurs ainés...
Détail amusant : Si, comme au Japon, les écrans publicitaires sont présents dans les transports, on découvre par la fenêtre d'autres spots diffusés entre deux stations : vous avez bien lu les écrans (fixés au murs des tunnels) semblent synchronisés à la vitesse de la rame pour faire défiler la pub en continu : impressionnant !
Autre grand changement : Le marchandage est légion et c'est parfois prenant d'accepter les changements d'humeurs des vendeurs pour arriver à un prix satisfaisant : du sourire enjôleur pour attirer le chaland à l'arrachage de cheveux quand on semble déshonorer leurs ancêtres, sans oublier les bras croisés en signe de profond désaccord et le course poursuite pour vous rattraper quand vous lachez l'affaire : toute la panoplie du parfait acteur est mis en oeuvre... alors qu'on ne parle parfois que d'un t-shirt...
On s'installe donc dans une auberge de jeunesse, au coeur d'un quartier populaire entre Hutong (maisons collectives traditionnelles), boutiques de fringues ou de souvenirs et restos, pour se poser une quinzaine de jours dans la capitale chinoise. Seulement le chauffeur s'est perdu aux alentours et n'a pas suivi la route officielle : il se faufile donc dans des rues étroites voire avec des culs de sac et a recours au portable pour demander sa route en chinois à nos futurs hôtes. Au final, on finit à pied à travers des rues peu recommandables aux touristes tant elles font apparaître une face cachée proche des bidonvilles.
On compense en choisissant le meilleur resto de la rue pour goûter les spécialités culinaires de Pékin : soit le canard laqué et avons le plaisir de la partager avec d'autres voyageurs compte tenu de la taille du bestiau !
Cité interdite
C'est sûr, on est en Chine , sur la place Tian Anmen, nous sommes accueillis à grand renfort de drapeaux communistes, des écrans géants pour la propagande et les vendeurs à la sauvette tentent de nous refourguer des banderoles du parti ; les rares parasols sont ceux de la police et des gardes trônent sur l'estrade d'honneur face au portrait de Mao (au dessus de l'entrée principale de la cité interdite).
On laisse ceux qui patientent parfois plus de 3 heures pour passer devant le Mausolée de Mao Zedong et entrons dans le Palais Impérial ou "Cité Pourpre Interdite " de son vrai nom en référence à l'Etoile Violette (notre étoile polaire), placé au centre de la cité et réservé depuis sa création au XVème siècle aux empereurs Ming et Qing et à leur cour.
Pour une journée de visite en plein cagnard, par 40 ° à l'ombre (sans eau à l'intérieur de l'enceinte passés les pavillons publics) : on se ravitaille largement en boisson et les serviettes japonaises nous sont encore d'utilité : cette fois, on les porte mouillées sur la tête (chacun son style) !
Sur les recommandations de voyageurs, on ne s'attarde pas dans la cour extérieure soit l'enchaînement des portes monumentales qui se ressemblent (à noter, leur nom : "Salle de l'Harmonie Suprême"/"Préservée", "des Prouesses Militaires" ou "de la Gloire Littéraire").
Une fois dans la cour intérieure, nous recommandons de prendre le temps d'explorer les batiments de côté : il y a moins de gens mais plus d'ambiance, un peu d'ombre et surtout l'exposition de céramiques, peintures, bronze, horloges, outils astronomiques... en plus du "Trésor Officiel"de la cité. En cherchant plus avant, on découvre des palais charmants et étonnants au Nord Est de l'enceinte et les jardins impériaux aux couleurs éclatantes...
Nous conseillons de finir ce périple par la colline au Charbon pour avoir une vision globale du complexe impérial et admirer les touristes déguisés et coiffés en empereur/atrice se faire "tirer le portrait" sur un trône des plus factices.
Palais d'Eté
Véritable poumon de la ville avec son lac et ses collines verdoyantes, cet ensemble compte en plus de la résidence d'été, les jardins impériaux, de superbes ponts (dont celui aux 17 arches) et édifices le long du Lac (comme le bateau de marbre, le Zuzhou market), des temples (dont le Pavillon des Fragrances et le Temple de la Mer sans oublier la Pagode bouddhique et le très beau Behai Park un peu plus loin mais qui vaut le détour)... On peut facilement y passer la journée.
Autre possibilité de visiter Pekin en flottant sur les eaux : louer un bateau et visiter les lacs Qian Hai et Hou Hai pour admirer entre autre de courageux nageurs (pas de femme) en action...
Muraille de chine
La plus longue construction architecturale au monde construite dès le 3ème siècle avant JC soit plus de 6000 km au total servant de protection frontalière du Nord de la Chine.
A moins de 100 km au Nord Est de Pékin, le tronçon de la muraille nommé Mutianyu reste authentique (l'accès nommé Badalin vient d'être refait), permet des points de vue diversifiés entre montagnes désertiques et arbres fruitiers, où s'agitent des papillons et propose une attraction intéressante pour les enfants soit un accès en téléphérique et une descente en toboggan géant. Prévoir beaucoup d'eau si le temps est découvert à cette période et une bonne sauvegarde des photos (nous avons perdu les nôtres lors d'un transfert de mémoires entre deux ordi).
Entre deux visites, nous explorons les traditions gustatives chinoises dans un petit resto typique dela rue ou se trouve notre peid à terrre, diffusant en boucle sur un écran géant de vieux opéras chinois pour attirer le chaland, en plus des brochettes saisies sur le grill et de l'expo des photos du patron (voulant immortaliser l'ambiance des Hutong) soit une ambiance unique et un accueil bientôt incomparable (une serveuse tombée sous le charme des enfants cherche chaque occasion pour les nourrir avec les baguettes, plus rapidement que nous, c'est sûr !). A côté de cela, on teste les nouilles sous toutes leurs formes, préparées sous nos yeux, et poussés par la curiosité, nous irons même au marché de nuit Donghuamen avec ses brochettes de scorpions, vers à soie, hippocampes, étoiles de mer, serpents, criquets, mille pattes, insectes...
Création: Eric Monge