Au risque de vous faire rire un peu, voici vraiment une destination dépaysante !
Perdus au fin fond d'une vallée à la limite du Parc Pédocarpus, nous nous installons dans des Cabanas Rio Yambala en pleine forêt tropicale à proximité de la charmante ville de Vilcabamba. Après 4 heures et demi de bus avec à nouveau un film bien clauque de notre ami Jean Claude Vandamne jusqu'à Loja (7 $ par adulte, moitié prix par enfant) puis 1 heure de route dans un bus local (1 $ par personne) bombé et haut en chaleur humaine jusqu'à Vilcabamba, puis 1/2 heure de pick up dans la montagne soit 9 heures de route au total, on peut dire qu'on a bien mérité notre douche (quand le thermostat se met en route et que nous comprenons les deux options possibles : hot ou Warm).
Ici, c'est le paradis avec une diversité de flore exceptionnelle (la plus reconnue dans le pays), des oiseaux par centaines, des lucioles qui clignotent et illuminent la nuit de magie, des papillons multicolores et parfois de tailles impressionnantes, le tout dans la vallée de la longévité (les gens vivent plus longtemps que nul part ailleurs dans le pays).
Tout est serein et inspire au repos. Nous espérons juste ne pas croiser les espèces animales en voie de disparitions comme l'ours, l'ocelot ou le puma mais plutôt le tapir, le Coati, et autres animaux des paturages alentours :âanes, vaches des plus musclées sur les pentes hardues des montagnes alentours...
La première ballade (red trail, A heure et demi aller en fait 5 heures pour nous allers retours) est exceptionnelle pour les vues des différentes valleés et les paysages andins ; le chemin est parfois creusé à hauteur d'homme par les passages successifs et le dénivelé nous fait rapidement comprendre pourquoi les locaux se déplacent à cheval essentiellement. Nous rebroussons chemin après avoir rencontré des waterfalls (cascades) de taille minimes par rapport à la description du guide mais revigorante grâce à ces sources d'eau limpide (certes mais filtrée par la gourde), hypothèse d'explication à la présumée longévité... précieuse aide pour le retour.
La seconde ballade (green trail, 1 heure et demi de boucle, en fait 5 heures pour nous avec de nombreuses poses pour soulager les porteurs et Maxou et nourir toute la marmaille) : moins sympa en terme de pente mais nous gravissons le sommet de la montagne la langue pendante (Maxou attaché dans notre dos n'a pas perdu la sienne car il commente tout), mais le sourire aux lèvres et le bonheur de l'effort accompli au coeur. Nous n'avons pas gravi l'Everest mais nos deux petits, nous sommes fiers de nous. Nous suivons ensuite la crête en direction jusqu'à un panorama superbe à la croisée des 3 vallées. Nous y croisons deux cavaliers en gauguette dont 1 avec un impresssionnant couteau avant de redescendre sur la route menant aux Cabanas et longeant la rivière à fort courant.
A chaque fois, nous nous réconfortons du confort même sommaire des Cabanas (car on comprend que ce cela a du leur en coûter de les installer), de la vue de la terrasse, allongés dans le hamac, en écoutant les bruits des oiseaux, en observant parfois certains d'entre eux, avant de se régaler d'une bonne assiette de cuisine familiale et équilibré servie à 18 heures (la nuit est déjà tombée) comme à 6 heures du matin (le jour est déjà bien levé).
Nous devons quitter cet endroit qui nous a éloigné quelque temps de la civilisation pour reprendre notre route vers le Pérou.
Création: Eric Monge