On nous avait dit que Isabella serait une expérience; elle l'a été a différents niveaux.
La vue aérienne de l'avion était superbe avec des coulées de lave (dernière éruption en date de 2005), les rouleaux dans une mer turquoise à côté du grand bleu, et les nuages laissant le mystère planer autour des volcans de l'île (dont le plus grand appelé Wolfe de 1400 m visible et 4700 estimé avec la partie sous marine).
Le Village Puerto Villamil, à 3 minutes en taxi de l'aéroport, s'organise autour de la place centrale où le gouvernement a établi ses bureaux à côté de l'armée (ancienne base américaine pour la seconde guerre mondiale qui sert aujourd'hui pour assurer la protection des îles et surtout des parcs) et quelques restaurants et superettes bien locaux.
L'hôtel Albemarle a une vue magnifique et nous avons été accueilli par le gentleman so British du Site : Max, sur Isabella depuis 6 ans avec sa femme (originaire de l'île) et ses 3 enfants. L'ambiance est nostalgique, la vue de la chambre magnifique sur deux baies à grosses vagues qui régalent les surfeurs à la sortie de l'école ou du travail (16 h 00) et un mirador d'où on peut observer les vols des pélicans, frégates et fous à pattes bleus qui viennent plonger pour se nourrir juste à côté des baigneurs, sans compter bien sûr les crabes et une colonie d'iguanes marins petits modèles qui ravissent les enfants ; comble de joie, des tobogans et balançoires sont juste devant l'hôtel sur la plage. Le temps n'est pas très clément mais s'explique par les fortes marées et la forte houle. Les nuages cachent les cratères et l'humidite est plus qu'ambiante.
Ici, les touristes sont rares à cette période (la haute saison est entre Novembre et Février + Juillet et Août) et personne ne se stresse pour quoi que ce soit...
Après s'être remis de notre première turista collective (hors Maxendre), nous décidons donc une petite virée en bateau juste en face du port pour Los Tintorellas
( 15 dollars par adulte - 5 par enfant)
Iles au paysage lunaire protégeant le port de la houle et sur lesquelles ont établi domicile : les otaries et lions de mer qui se prélassent sur la plage ou dorment dans la mangrove, les pingouins cohabitant avec les fous à pattes bleus (ou boobies), les iguanes marins en nombre impressionnants (Léo et Max se font un régal de les éloigner pour nous laisser passer), les requins à pointe blanches (une quinzaine se reposent à marée basse dans une fissure ; pas de danger, ils ne se nourissent que de petits poissons), et une partie de snorkling grand niveau avec rencontre sous marine de tortues et partie de cache cache de 5 minutes avec une otarie qui se jouait de Christelle en lui tournant autour en s'éloignant et en revenant pour la narguer : le pied !
Après autant d'émotion, une sieste revigorante avant une promenade le long de la plage pour se perdre dans l'arrière pays à la recherche de la ferme aux tortues ; bilan : nous avons trouvé un âne et son compagnon le héron et avons pu observer un flamant rose sur un lac de soufre salé.
Los tuneles
(300 dollars pour le bateau, le capitaine et son second, un guide anglophone obligatoire que nous avons partagé avec deux anglais forts sympathiques du même hôtel)
Formations de laves réscentes qui préservent la faune notamment pour la marée basse mais nécessite une traversée maritime de 40 minutes (en théorie) : après un début à plein feu de moteurs avec plats sur vagues sur une petite embarcation (la même que pour la précédente sortie) et premier échanges de sourires crispés avec nos compagnons de route, nous apercevons les signes de passage de baleine (se rapprochant des îles pour protéger leur bambin des prédateurs à grands fonds et se nourrir) ; malheureusement, le temps d'arriver, elle (ou elles) avait replongée... A proximité des côtes, nous avons perdu le capôt d'un des deux moteurs dans les rouleaux et avons débarqué dans un dédale de tunnels avec une mer tellement basse que nos marins semblaient un peu dépourvus pour ne pas trop accrocher le bateau (fonds coraliens) et se sont mis à l'eau pour le tirer pendant que nous essayions d'évoluer avec les enfants sur les zones terrestres très instables et glissantes par endroit ; puis, le bonheur : une zone pour les tortues (par dizaine remontant à la surface pour nous narguer), une pour les requins se jouant des passages sous marins pour disparaître et réapparaître à d'autres endroits par groupe. Eric a eu la surprise de se trouver nez à nez avec une dizaine d'entre eux au détour d'un rocher, par contre pas de requins marteaux ( bébés) mais des raies rondes et noires, des otaries joueuses, et les enfants pas plus impressionnés par ces gros animaux mais toujours aussi ébahis par chaque iguane ou crabe rencontré.
Le retour fût plus incertain avec un moteur qui lache (noyé dans l'eau de mer, sans son capot) et un second en fatigue. Heureusement Mac gyver notre capitaine (Fabricio) et son second (Adolf) ont géré au mieux pour un retour en deux heures.
Tortoise Trails
Remis une nouvelle fois de nos émotions, nous sommes repartis pour la ferme aux tortues en longeant le chemin balisé (pas de guide obligatoire) et ces paysages changeant (lac salé avec flamant rose), lacs de souffre avec iguanes, mangrove, lac vert avec poule d'eau et enfin les tortues ou nous nous sommes joués du gardien qui voulait fermer l'endroit (17 heures) pour les admirer des plus petits modèles (gardés jusqu'à 5 ans avant d'être relachés dans la nature) aux plus grands et un spécimen très spécial à tête dur à qui Maxou a donné à manger pendant que Léo se marrait ... Sur le chemin, nous avons croisé des amis autrichiens rencontré sur Floréana qui nous ont expliqué pourquoi par moment la route le long de la plage était balisée : passage des iguanes marins obligent se réfugiant dans la mangrove pour la nuit, et sur bien sûr toutes nos expériences sur l'île... un coucher de soleil unique car nous apercevons enfin la silhouette du premier volcan.
Muro del larmientos
(Taxi aller 10 dollars ou tour complet avec guide : 35 dollars par personne)
Après une nuit agitée (cauchemar d'eruption volcanique de Christelle) et un plafond climatique des plus bas, nous décidons d'annuler la sortie au Volcan Sierra Negra ( 2 accès autour du second plus grand cratère du monde : 11 km de diamètre; un par voiture + petite marche mais du côté zone humide, l'autre avec vue exceptionnelle sur le reste de l'ile (les nuages restent accrochés à l'autre partie du volcan) mais deux heures de marche ou ballade à cheval, guide obligatoire) pour une journée plus paisible à découvrir la lande de la pointe visible de l'hôtel. Un Taxi nous dépose à proximité du mur des larmes : construit pas les prisonniers des américains lors de la seconde guerre mondiale ; complêtement perdu en pleine pampa désertique, sans utilité autre que d'occuper les prisonniers, le mur n'a pas grand intérêt mais le point de vue au dessus est surperbe et pour une fois dégagée : on peut distinguer les différentes zones (aride, mixte, humide au pied du volcan que l'on ne voit toujours pas).
Nous suivons alors un parcours balisé avec les différents paysages et couleurs de la flore locale ; à noter : prévoir beaucoup d'eau et un peu de nourriture : n'oublions que nous sommes "sous le soleil exactement" et que cela cogne (des adultes mettent trois heures de marche aller retour, c'est ce que nous avons mis pour le retour simple avec les enfants) ; A noter la source d'eau douce en pleine mangrove se mélant à la marée (signalée par nos amis autrichiens retrouvés sur la route) et la Playa del Amor : très sympathique du point de vue bain = véritable piscine pour les enfants mais beaucoup moins côté taons énormes qui nous ont attendus à la sortie et forcés à nous habiller à la hâte ...
Bref, une promenade tout à fait appréciable animés également par tous les petits oiseaux (pinsons de Darwin, avec une bonne dernière baignade devant l'hôtel pour profiter une dernière fois des Galapagos avant notre retour vers Guayaquil.
A noter cependant sur Isabella : pas de distributeur bancaire ; certes, une banque mais qui ne fait pas de change et est fermée du Samedi 12 h au Lundi 08 h ; tout se paie en liquide (dollars) ; les travelers chèques ne sont pas acceptés et les taxes d'aéroport dans les Galapagos sont surprenantes :
10 dollars à l'entrée par personne (sauf Maxendre) à Guayaquil avant de prendre l'avion (pass Ingala),
15 dollars à la sortie par adulte à Isabella,
sans compter les entrées pour le parc : 100 dollars pour les adultes et 50 pour les enfants,
Ne pas compter sur l'information touristique locale (au sein des bureau du gouvernement) pour avoir un plan précis ou des informations non commerçantes : après vingt minutes d'attente, le type nous a expédié en nous remettant un prospectus de base et nous a envoyé un de ses amis tour operateur directement à l'hotel pour nous proposer deux sorties pour le lendemain : éjecté voie 12 ; nous sommes passés par le biais de Max, toujours très courtois et patient, très cool aussi pour organiser notre départ à 7H50 pour un vol à 8H : no stress sur les îles ! il a eu raison, notre premier avion était en retard et notre second (Baltra Guayaquil) n'est pas arrivé : donc, nous nous prélassons en VIP zone en l'attendant sans se poser la question de savoir pourquoi autant d'attention...
Création: Eric Monge