Voila une belle étape. Cette
ville signifie "on s'arrête là" en Quéshua, sous l'époque Inca et on les comprend. Au coeur d'une vallée surplombée par 3 montagnes impressionnantes dont un superbe cône nommé
Chachani (qui fut enneigé), elle a su conserver beaucoup de charme et une ambiance détendue. Autrement appelée la ville blanche en raison de la pierre volcanique utilisée notamment pour les façades de la Plaza de Armas, elle n'en demeure pas moins riche en couleurs grâce au Monastère Santa Catalina tout en bleu, brique et blanc, qui s'est modifié au fur et à mesure des époques, des séismes et parait, par son importance, comme une ville dans la ville.
Nous devons nous habituer de nouveau à l'altitude (2300 m) mais également à la pollution du trafic routier et prenons des forces dans le jardin de la Casa de Avilla avant de repartir à la découverte des environs.
Une petite révision au musée précolombien de San Augustin, pour savoir ce qui pu inspirer les Incas d'un point de vue artistique avec toutes les civilisations déjà rencontrées dans le Nord du Pérou : Salinar, Coquinique, Moche, Chimu, Lima, Nasca et de superbes momies très bien conservées datant de 1200 ans avant JC.
Grâce au I Péru (centre d'info touristique péruvien très bien organisé), nous découvrons pour l'immense joie de Léodagan un Parc de Dinosaures (depuis le temps qu'il en rêvait) avec pleins de jeux pour enfants de type tobogans, tranpolines, châteaux... Autant dire que nous ne pouvions plus en partir !
Sur les recommandations de nos amis autrichiens rencontrés aux Galapagos, nous voilà partis pour découvrir le Canyon de Colca avec un nouveau record d'altitude avec un passage obligé à 4900 mètres. Malheureusement, le plus économique est une version en groupe très touristique : nous nous déplaçons en petit bus et sommes stoppés pour faire des photos ciblées, non loin des vendeurs locaux, en habits traditionnels, prêts à se faire prendre en photos contre rétribution.
Nous nous approvisionnons donc et machons bien sûr quelques feuilles de coca (et caramels au coca pour les enfants) pour résister au choc, ce qui nous fait beaucoup rire car le sourire version coca est des moins gracieux (dents toutes vertes à moins que ce ne soit déjà un effet secondaire que de rire de la sorte).
Le Parc Nacional de las Salinas Blancas est intéressant pour approcher les Lamas, domestiqués et gardés par de bergers, les Alpagas, domestiqués et avec une laine de meilleure qualité et le nec plus ultra côté lainage avec les Vicunas (vigognes) à l'état sauvage.
Après cela, nous découvrons les joies des Aqua Calientes ou piscines d'eau chaude de sources naturelles que nous pensions aux alentours de 25 degrés et se révèlent être de 35 à 38°. Les enfants s'éclatent et nous sommes assaillis de questions par des collégiens d'Aréquipa.
Nous retrouvons les Espagnols qui se font dorlotés par un massage local et ont trouvé une solution pour voyager par leur propre moyen : on les envie mais nous devons partir : le groupe nous attend...
Petit bémol à ce cadre de rêve entourée de montagnes des plus abruptes (jeunes) et un coucher de soleil aux couleurs forts esthétiques comme tout ceux que nous avons vu dans la région, les touristes et les locaux ne se mélangent pas et chacun est parqué dans ses piscines respectives...
Nous faisons une halte à 3100 m pour reprendre des forces, ce qui est nécessaire pour nous car Eric a le "Soroche", le mal des montagnes avec une migraine à se taper la tête contre les murs et deux passages obligés aux toilettes fort peu agréables.
Après une injection et 10 minutes d'oxygène administrés par le docteur local, tout devrait rentrer dans l'ordre et nous déclinons l'offre d'un spectacle de danse trop touristique pour nous reposer tranquillement à l'hôtel (ne pas hésiter à réclamer la qualité et le descriptif des chambres convenu avec l'agence sur le voucher car la réalité est souvent tout autre dans la mesure où la communication ne passe pas toujours).
Petit réveil à 5 heures (pas de problème pour les enfants couchés tôt la veille) pour un départ à 6 afin d'observer l'envol des condors du fond du canyon vers les cimes des montagnes en profitant des courants ascendants d'air chaud après l'apparition du soleil (à 6 heures du matin).
Après 30 minutes de marche, nous sommes exténués : Eric n'a pas entièrement récupéré de la veille et je porte Maxou dans le dos au rythme de Léo et là, comme on pouvait s'y attendre, le groupe ne nous attend pas... Il faut dire que nous ne sommes pas les seuls a avoir cette idée et les bonnes places sont chères pour les photographier mais le balai de ces monstres sacrés au dessus de nos têtes nous fait tout oublier, même l'air du "el condor pasa"... sur le retour, nous profitons des paysages grandioses et du courage des populations locales qui perpétuent les traditions par la culture en terrasse, le culte aux anciens (les cimetières sont dans des grottes à mi hauteur des falaises pour être face au soleil, le Dieu Inca par excellence), les delta de températures entre le jour et la nuit, et les distances à parcourir en montagne avec le manque d'air...
Nous reviendrons j'espère quand les enfants seront plus grands pour faire des trecks et pousser un peu plus loin l'aventure en espérant que ces populations n'auront pas toutes disparues, séduites par le confort urbain mais comment leur en vouloir...
Création: Eric Monge