Jean (James), notre contact sur l'ile, naturaliste hollandais, commente la diversité des paysages par strates au fur et à mesure de notre avancée dans Santa Cruz :
la zone littorale, essentiellement la mangrove = manguiers, palétuviers, plantes grasses colorées (endémique), la zone aride alimentée en l'eau que deux mois par an, avec des arbres blancs très denses dépourvus de feuilles nommés Palo Santo et des cactus géants (endémiques),
la zone mixte ou de transition,
la zone humide à mi pente des hauteurs avec les terres cultivables et des arbres fruitiers, soit beaucoup d'espèces florales introduites (notamment la mûre qui fait des ravages car colonise les espaces où les espèces endémiques cherchent à se développer ; En 30 ans , une colline peut être recouverte par ces espèces invasives),
la zone de feuillus d'altitude appelés Miconias (endémique), la zone des pampas au delà de 600 m : fougère arborescente qui survit au sommet des îles en zone extrèmement humide (endémique),
Après avoir passé le bac de Baltra, nous traversons l'île à bord d'un pickup flambant neuf avec moumoutes sur le tableau de bord et sur le levier de vitesse sans compter les autocollants des Santos (Saints) .... A noter que la limitation de vitesse atteinte hors des villes en pleine ligne droite et le vent dans le dos 70 km/h contre 50 à San cristobal et 25 en ville : de quoi être seulement décoiffés mais protection de la faune oblige... A noter également que les voitures klaxonnent pour éloigner les pinsons ou tout autre animal sur la route.
L'hôtel (Casa Natura) a beaucoup moins de charme que le précédent mais se trouve dans un endroit calme (le port est animé tard dans la nuit avec les bars branchouilles et les discothèques), l'accueil est beaucoup plus froid et les petits dej moins copieux et plus expéditifs. Pas de restaurant à bord mais une cantine de quartier juste à côté avec un menu à 3 dollars (soupe, viandes ou poissons frais avec riz et haricots rouge + une boisson pour dessert type tang). Seuls avantages : la télé pour distraire les enfants quand il pleut et l'eau buvable à dispo à l'accueil.
1ère sortie dans le Centre Darwin en bout de jetée avec une représentation de toutes les espèces de tortues des Galapagos. On estime une baisse 90 % de la population des tortues terrestres depuis le début du siècle d'où le parquage (en quelquesorte) des derniers spécimens. A noter que George, unique tortue de son espèce attend sa moitié et qu'une forte récompense est offerte à qui peut la trouver partout dans le monde : en attendant, les scientifiques étudient la possibilité d'un clonage avec une chance sur 1000 de réussite. La principale cause de mortalité est l'éradication des cactus Opuntia permettant l'apport en nourriture, eau et ombre nécessaires à la survie des tortues (ces cactus sont soit mangés par les espèces importées, soit détruites pour le développement des zones agricoles). Quelques iguanes et insectes sont également exposés.
Les études des scientifiques et les programmes de sensibilisation de la population (locale et touristique) sont exposées dans une autre partie notamment sur les sujets suivants :
Sensibilisation à la richesse exceptionnelle des lieux mettant en valeur les intérêts que chacun peut en tirer : exemple pour les pécheurs : revenu pour récupération des déchets en milieu marin et valeur des sorties en plongée (150 dollars par personne) contre amende de 500 dollars en cas de mis à mort d'un requin (certaines espèces sont mis en danger par les filets ou la pêche aux gros, parfois clandestine, organisées depuis le continent et non prohibées par les organisations gouvernementales).
Auto-suffisance de la population : alimentation (limitation de l'exportation des produits fruitiers), traitement des déchets (limitation des importations de produits avec emballages), retraitement de l'eau..
Anecdote : Le système de corruption pour les élections gouvernementales est tragiquement comique : les élus promettent télévision si les électeurs votent pour eux.
Le rythme des enfants (et le notre encore aujourd'hui) : lever 6 heures avec le soleil et parce qu'il n'y a pas de volet; petit coup de barre à 11 heures, repas à 12 (les cuistos ne sont pas prêts avant), sieste de 2 heures, diner à 19 heures pour dodo avant 20 heures...
Création: Eric Monge