Capitale du Japon de 794 à 1868, cette ville de la Paix et de la Tranquillité restera do c d'importance historique pendant plus d'un millénaire (à l'époque phare de la civilisation Heian qui développait beaucoup d'échanges notamment avec la Chine) rassemblant encore aujourd'hui plus de 17 sites classés à l'Unesco, 200 trésors nationaux et plus de 1500 trésors culturels (la classification est importante dans ce pays). Autant dire que nous n'avions pas l'ambition de tout faire et l'aide précieuse de "petite Flo" et de son homme était de mise.
Pour se mettre en train, rien de tel qu'une dégustation de sushi dans un restaurant les présentant sur un tapis roulants avec les cuisiniers au centre à l'oeuvre pour nous régaler !
On visite également les grands magasins pour découvrir le coin des fruits (le melon à 53 euros car on peut tout trouver ici à condition de mettre le prix). C'est ainsi qu'on mesure le goût des japonais pour la pâtisserie française associée aux grands noms de la cuisine. Enfin, plus traditionnel, le marché de Nishiki avec ses étalages très soignés et les produits super protégés (fruits, légumes, poissons, gâteaux) et surtout les couteaux réputés les meilleurs du Japon : un rêve d'Eric enfin à porter de main...
Voici une petit énumération de notre chasse aux trésors en espérant ne pas être trop rasoir...
Temple de NISHI HONGANJI
Juste à côté de chez nous, d'imposants temples d'allures sobre et massive cachent des trésors de dorures, de calligraphies et de peintures. Bonne introduction à l'architecture nippone.
IMA IYA Shrine
Attirés au loin par la porte rouge sur la route du pavillon d'or, nous avons grand plaisir à découvrir par hasard cet endroit : sur la gauche on y voit entreposés du saké en dessous de vieux tableaux suspendus, puis de petits autels avec des messages de voeux, sous diverses formes, enfin un grand pavillon entouré de lanternes de papiers blanc et abritant des cadres de personnalités japonaises : le tout nous a on ne peut plus séduits!
Temples de DAITOKU JI
Comprenant 24 temples, ce complexe compte l'un des plus parfaits jardins zen en son genre : Construit il y a 470 ans en même temps que le temple (en 1509), ce Daizen in rock garden exprime le rapport des japonais à la nature et le lien étroit qui les attache à elle. Comme il ne semble pas possible de représenter la nature en un si petit espace (100 m2), Kogaku Zenji a donc crée sa représentation abstraite à travers des rochers et du sable. Il faut donc laisser parler son imagination pour recréer ce nouveau monde... Je n'ai pas encore bu assez de thé vert pour y trouver la quintessence de l'esprit zen.
Temple de Kinkaku JI ou Pavillon d'or,
A l'origine un palais privé, la pavillon d'or (48 kg nécessaires pour couvrir les 2 et 3ème étages) date de 1220 et fut transformé en temple zen selon les voeux du propriétaire en 1394. Un lac "miroir" permet d'étudier toutes les facettes de la demeure. Détruit par un incendie en 1950, il est maintenant référencé depuis 1994 au patrimoine mondial culturel. Eric se souvient du livre racontant la vie du moine jusqu'à ce qu'il mette le feu au "Pavillon d'or", merci les prépas.
Temple de RYOAN JI
Un nouveau jardin Zen plus grand (300 m2) et plus dénudé que le Daizen In, autour de 15 pierres sur des graviers pour former les "montagnes et eaux sèches" (décidément, il faut que je consomme plus de thé...).
Un peu plus loin, je suis attirée par une jolie fontaine versant l'eau sur une plaque de granite dont les inscriptions signifient "J'apprends seulement pour être contenté" : en espérant que le tour du monde nous aura appris quelque chose, on est pour une fois sur la bonne voie de la spiritualité zen !
Temple de GINKAKU Ji ou Pavillon d'argent
Ce temple zen datant du 1482 et fut originellement le lieu de retraite d'un Shogun, chef de guerre et supérieur aux samouraïs. Il n'est recouvert du fameux métal précieux mais de laque blanche et présente de très belles tentures, un jardin de sable représentant le mont Fuji, une forêt très bien entretenue et un beau point de vue en hauteur sur la ville. Ne pas oublier de rejoindre le chemin de la philosophie pour flâner le long du canal, s'abriter du soleil sous les cerisiers et découvrir les autres splendeurs du secteur.
Sanctuaire de NANZEN JI
On passe l'imposante Sanmon Gate et ses estrades accueillant les touristes pour une photo de groupe, lieu de rencontre également pour les marches dans les collines environnantes. Le pont de vue de la tour est agréable mais la vue n'est pas assez dégagée pour que nous puissions découvrir Kyoto de sa hauteur. L'autel vaut le détour notamment pour ses statues et plafonds (photo interdite). Les autres temples sont réputés plaisants mais nous préférons passer l'aqueduc en briques rouges pour nous aventurer dans la forêt et découvrir les sources sacrées de Oku No In, honorées même en pleine hiver, faisant l'objet de douches plus que revigorantes...
Temple de EIKAN DO
Il compte une statue de bouddhas regardant derrière son épaule (photo interdite) et des pavillons reliés les uns aux autres par de jolies passerelles de bois.
Sanctuaire de HEIAN JINGU
La date pour le découvrir est le 22 Octobre ou des milliers de figurants en costumes traditionnels de différentes époques commémorent l'ancienne capitale à ses heures de gloire. Comptant en dehors de l'enceinte un pont laqué vermillon, une magnifique Torii (immense porte déparant le profane du sacré), ce sanctuaire est semble-t-il une réplique du Palais impérial et la grande cour est volontairement recouverte de graviers blancs pour faire ressortir les couleurs des bâtiments. Le jardin est magnifique avec ses iris, rhododendrons, et les lacs savamment étudiés pour faire valoir des abords.
Temple de SANJUSANGENDO : probablement un des plus beaux temples avec une présentation de centaines de statues de cèdre recouvert d'or (124 du 12ème, et plus de 800 du 13ème siècle), de taille humaine, à l'effigie de Kannon, déesse de la miséricorde bouddhiste et leurs 28 gardiens plus impressionnants les uns que les autres avec des yeux très expressifs grâce à l'usage de billes de verre. Datant du 12ème siècle, le hall principal s'étend sur plus de 120 mètres sur 20 ce qui en fait la plus grande construction en bois du Japon. Au centre, une représentation gigantesque de cette divinité aux 1000 bras et 11 visages en fait selon nous un passage incontournable à Kyoto.
Château de NIJO : Originellement construit en 1603, cette résidence de Shogun est un brillant exemple de l'époque Edo et leIinomaru Palace comprenant les quartiers des samourais comprend également des peintures sur les tentures miraculeusement épargnées par l'incendie du 17ème siècle de l'époque Meiji. Le plancher d'approche de cette résidence couine sous les pieds volontairement pour repérer les éventuels intrus...
Sanctuaire FUSHIMI INARI TAISHA :
On pourrait passer une journée entière à découvrir les sentiers bordés de centaines de Toriis (portes rouges vermillons) dédiées ici aux divinités du riz et au sake, sur le Mont Inari. A noter, les messagers des dieux sont ici des renards et les pierres tombales disséminées a plusieurs endroits valent aussi le coup d'oeil, tant tout est savamment étudié graphiquement.
Temple de TOFUKU Ji
Beaux bâtiments massifs du 19ème avec un jardin zen HOJO HASSO datant de 1935 est en 4 parties symbolisant les 4 points cardinaux avec pour la partie est une jolie représentation de la constellation de la Grande Ourse (impossible à photographier à moins d'être en lévitation au dessus de cet espace et ce n'est le thé qui va m'y aider).
Bambouseraie d'ARASHIMAYA
Servant de décor pour le film "Ttigres et Dragons", cette bambouseraie aux dimensions sommes toutes modestes est un régal pour les yeux et un endroit un peu magique même sous la pluie.
L'hypercentre de Kyoto est le temple du shopping et cela ne nous attire pas vraiment.
Même si l'ambiance est à vivre : contraste entre les fashion victims et les femmes en kimonos ; contraste entre les personnes toutes en retenue, les stressés et les gens décontractés quelque soient l'âge et le look, nous préférons flâner dans deux musées faisant honneur à ce mélange de cultures :
Musée International du MANGA : tout une rétrospective depuis le depuis du 2O ème siècle (avec 300 000 ouvrages dispo à la lecture) sur ce mode d'expression d'abord satyrique puis plus ciblé sur les jeunes adultes dans les années 50, qui a voulu être un médium éducatif dans les années 60 pour devenir ce qu'il est aujourd'hui : une publication bon marché, dans des registres aussi divers que la science fiction ou le roman sentimental avec des codes graphiques qui lui sont propres et qui trouve pas mal de points communs avec la BD française ou les comics américains.
Une super expo sur "Valérian et Lauréline" est à l'honneur en ce moment : séquence nostalgie pour Eric. Des ateliers et cours de dessin y sont également dispensés. Une autre sur 174 versions différentes de Tatsuike ( = femme traditionnelle japonaise) montre souvent avec humour la vision de la femme, propre à chaque auteur. Il existe également un coin enfants de type bibliothèque.
Musée des arts traditionnels FUREAIKAN: tout un espace faisant valoir toute l'étendue des arts traditionnels japonais : éventails, laques, kimonos, lanternes en papier, compositions florales, marqueterie, faïence... avec démonstration des artisans en live.
Dommage on manquera le Maiko : danse traditionnelle de Kyoto, tous les Dimanches après midi.
Quartier de GION : le Must de KYOTO où on aime a flâner entre les temples, les maisons traditionnelles, les restaurants, les innombrables échoppes de friandises et au détour d'une ruelle : leurs fameuses hôtesses autrement dit Geishas, leurs faces de porcelaine, et qui semblent glisser sur le sol tant leur robe paraissent ajuster à leur base. Difficile pour elles d'escalader la plus grande pagode du Japon.
Les photos
Création: Eric Monge