La route entre San Pédro et Salta est sensationnelle, tant par les couleurs (qui valent largement la vallée del Arco Iris à San Pédro) que par les lacets juste après la frontière ! Plus on se rapproche de Salta, plus la zone désertique laisse place à de grandes étendues vertes comme au printemps ... nous nous installons rapidement pour découvrir la ville et retrouvons nos compagnons Vaness et G pour prendre un peu d'altitude grace aux oeufs (télécabines) qui nous transportent dans un mini jardin exotique avec cascades multiples pour jouer avec les enfants !
Un petit bar offre une vue panoramique sur la ville et les collines alentours, malheureusement, il ferme!. Au pied du téléphérique, un grand parc permet de défouler les petits et les grands dans une joyeuse ambiance. La ville est arborée, avec parfois des orangers et de jolies façades, mais le plus étonnant est sur la route : certes, il nous faut nous réhabituer à la circulation urbaine rapide mais surtout, c'est un vrai musée ambulant de l'automobile et particulièrement pour les Renault : tous les modèles de notre enfance y sont représentés et des plus anciennes encore : au point de se demander si on n'est pas à Cuba ! Un dernier au revoir à nos Annecéens et on flane donc en ville, sur la place des armes, et dans les couvents ... avant de prendre le bus pour La Rioja, plus au Sud.
Le temps de louer une voiture (pas une chose simple) et nous sommes partis pour le grand rêve de Léo : Le parc de Ischigualasto ou les fossiles des plus grands dinosaures ont été découverts ! ce n'est pas à côté (230 km) et nous faisons halte à San Augustin de la vallée fertil où Leo, à l'approche du grand jour, se lache dans la piscine de la Posada à notre plus grand étonnement ! Nous partons en exploration aux alentours pour chercher tant bien que mal des pétroglyphes au milieu de gros blocs de quartz et n'en trouvons qu'à des endroits inaccessibles... tant pis.
Une fois franchies les portes du Parc d'Ishigualasto, qu'elle ne fut pas notre déception en apprenant que toute la collection des fossiles de dinosaures est transférée à San Juan dans le Musée préhistorique ! Il a été créé en 1971 et a été élu Patrimoine Naturel de l'UNESCO le 29 novembre 2000. Ischigualasto est un nom d'origine Quechua, qui signifie, "Endroit où se pose la lune".nous ne verrons que quelques fragments et reconstitutions de squelettes de dinosaures dans le musée du Parc. Léo pour sa part est on ne peut plus ravi et c'est ce qui compte ! nous avons la chance d'avoir un guide pour nous seuls et partons explorer la vallée de la lune (le troisième en Amérique du Sud), et les très belles formations géologiques du Parc comme la Cancha de Bochas (boules de pierre tres dures formées par l'érosion fluviale une fois remontées à la surface et qui ont été emportées par les flots) ou La Esfinge (le sphinx) ; dommage, nous pensions voir in situ les endroits ou les fossiles ont été découverts mais l'accès n'est réservé qu'aux scientifiques : qui sait si Léo n'y retournera pas s'il veut devenir paléontologue !
On a beau faire tous les calculs possibles, pas le temps de faire l'autre parc (Talampaya), ni de passer à San Juan : on ne peut pas tout faire! Petites curiosités sur le bord de la route : une migale séchée de 5 à 6 cm pour la pause pique nique, une curieuse accumulation de bouteilles vides a côté d'un calvaire, et les fameuses boutiques spécialisées pour les pièces détachées Renault d'un autre âge !
Nous en avons rêvé depuis que nous avons quitté la France, Bariloche y a pensé : une fondue au fromage ! Si elle n'a pas tout à fait le même goût de nos excellentes fondues savoyardes, on se précipite quand même pour la goûter accompagnée d'un petit vin argentin bien sûr (et avec les chiliens, ils sont à la hauteur pour faire concurrence aux nôtres...).
Sur les bords du Lac Nahuel Huapi, tout fait penser à la Suisse et c'est normal car la ville a été fondée officiellement au début du vingtième siècle par un de ses ressortissants: les bâtiments imposants de la place centrale, les boutiques avec leurs arcades, les chocolateries, les téléphériques, les pistes de ski, les somptueux palaces comme l'hotel de Llao Llao (5 étoiles, prononcez chao chao, les argentins ont des subtilités de langage qui les rapprochent des brésiliens en rajoutant des "Ch" un peu partout) ont attirés aussi pas mal d'Allemands et de Slovènes.
"Barilo" reste une destination phare pour les jeunes argentins (sports nautiques, treks, skis, concerts), ce qui anime la place centrale de cette ville des plus paisibles. Pour ceux qui s'adonnent au shopping : c'est l'idéal et bien pratique pour nos dernières courses avant Noël.
Si nous jouons de malchance entre les téléphériques et les musées fermés ou soit-disant, le Parc Crétacés comble Léo en présentant des reproductions en taille réelle des plus gros dinosaures d'Amérique du Sud et même une démonstration de fouille paléontologique en direct, où Léo a pu mettre a jour un os de dinosaure.
Une petit ballade le long du lac Gutierrez jusqu'aux cascades nous dégourdit un peu les pattes en offrant encore un très beau panorama : les propriétés qui s'y trouvent invitent à une retraite bien paisible.
On y trouve également un petit musée fourre tout, où un explorateur expose ses découvertes, tant géologiques que paléontologiques, de superbes agates côtoient des excréments de dinosaures et des carapaces d'un premier mammifère... ça vaut le détour, notamment pour la discussion avec l'explorateur lui même. Difficile de partir.
El Calafate est un ville toute nouvelle (en tehuelche, la langue des indigènes, elle désigne une baie noire à fleur jaunes) qui ouvrent les portes au Parc nacional de los glaciares (fondé en 1947, la ville ne comptait alors qu'une centaine d'habitants ; aujourd'hui elle est estimée à plus de 15000). A partir du Lago Argentino, on accède en bateau aux différents monstres blancs et bleus dont le plus long Upsala (1000 km2, non accessible, bloqués par les icebergs issus de sa fonte progressive), le Spegazzini, l'Onelli (le plus haut) et le fameux Périto Moreno (250 km2, 5 km de front sur 60 m de haut en partie émergée et 20 à 30 km de long) : Le seul à poursuivre son avancée de 2 mètres en moyenne par jour. Considéré comme stable, il est possible de faire un trek, avec guide et équipement fourni, sur ce glacier mythique. On se paye le luxe d'y retourner en voiture le lendemain (compter plus d'une heure de route pour accéder à la partie Sud de sa façade à 78 km de el Calafate et nous restons insatiables devant le spectacle aussi bien visuel que sonore de ces blocs qui se détachent : sans voix ... Le site est très bien aménagé car les plate forme en bois à l'américaine permettent aussi bien une vision d'ensemble des 2 façades du glacier que plus rapprochée (et sans danger)de son attache à la Péninsule de Magellan. La dernière explosion en date de l'arche formée par la pression conjointe du glacier sur la terre et des eaux s'accumulant dans le lac au Sud du Périto date de 2008 et est projetée dans toutes les agences de voyages environnantes... Les couleurs, les formes, les icebergs, les blocs de glaçons qui se retournent pour prendre un nouvel équilibre en fondant : inoubliable, un grand moment ! et toujours le soleil au dessus de nos têtes, si c'est pas de la chance !
De cette cité partent également les expéditions pour le Fitz Roy (pic de 3400 m) mais le temps nous est maintenant compté ... cela ne nous empêche cependant pas de fêter Noël en famille en pensant à vous !
La ville la plus australe : la fin du monde ! en fait plus moins proche du pôle sud que son équivalent au Nord mais nous sommes partis de la latitude 1 ° S pour arriver aujourd'hui à 43° : on a la tournis. Comme vous devez vous en douter et parce qu'on approche de l'été, le soleil n'est pas paresseux ; il se lève vers les 5 heures pour se coucher vers les 23 heures : difficile de cadrer le coucher des enfants ! Mais ce fameux soleil continue de nous accompagner et on va pas s'en lasser ! On le savait, la ville en tant que telle n'a pas énormément de charme car il ne reste pas beaucoup de maisons typiques mais la baie est grandiose ! On y verra des otaries et même un phare de construction française nommé "les éclaireurs". Entre Argentine et Chili, il faut connaître la région pour savoir si le cailloux sur lequel vous accostez est de l'un ou de l'autre côté de la frontière. En fait, après Ushuaia, il y a un port plus au Sud nommé Puerto Williams mais il est à plusieurs km au Chili et difficilement accessible en bateau (aucune ligne régulière n'est assurée, il faut négocier avec les pêcheurs et avec les enfants, on oublie vite) sinon, c'est le point de départ pour le Cap Horn mais la croisière est au moins de 3 jours et pour l'antarctique mais il faut prévoir la semaine et un budget plus que conséquent ! Nous ferons plus light avec une sortie en téléphérique pour apercevoir le glacier du coin et une vue d'ensemble sur la baie : les enfants pataugent dans la neige et se régalent. Nous ferons également 'une sortie une promenade inoubliable en compagnie des pingouins après avoir dis au revoir aux grand parents, partis fêter la nouvelle année en France. Merci a eux de nous avoir rendus visite!
Création: Eric Monge